C'est
le premier pont en fer, et non plus en fonte, qui affecte
la forme d'un arc
Pont
D'Arcole 1854-1856
Alphonse
Oudry
Lieu
:entre la place de l'Hôtel de Ville et l'île de
la Cité- Paris,entre 1er
arr et 4ème, Métro
cité ou châtelet.
Date de livraison : 1856.
Maître d'ouvrage : Mairie de Paris.
Architecte: Alphonse Oudry.
Entrepreneur: J.F.
Cail. Ingénieur : Cadiat.
date de conception : 1854
dimensions principales :Longueur
totale: 80m Largeur utile: 20m: chaussée 12m;
deux trottoirs de 4m : Coût
: 500000 francs ( 1856).
1-Programme et Parti architectural
Dès le XVIIIème siècle, se fait sentir le besoin de créer une communication
entre la place de Grève (maintenant place de l'Hôtel de Ville) et l'île
de la Cité, mais ce n'est qu'en 1828
qu'est réalisé une passerelle piétonnière sous la forme d'un pont suspendu à
deux travées Les frères Seguin édifièrent alors un pont suspendu destiné aux
piétons, appelé "passerelle de la Grève", puis d'Arcole en 1830.
Une pile en rivière servait de base à un portique sur lequel reposaient les
chaimes supportant le tablier. De part et d'autre de cette pile, les arches
avaient 41 mètres d'ouverture. Dès 1850,
l'administration avait prévu le remplacement de cette passerelle par un ouvrage
de taille plus conséquente, dans un budget serré de 500 000 F. Deux projets
furent cependant confrontés : celui de l'Administration qui comportait trois
arches en maçonnerie et un autre, proposé par M.OUDRY
(Ingénieur des Ponts et Chaussées, en retraite),présenté par la Compagnie des
Ponts du système CADIAT. Le projet d'Oudry
en coûtait 800 000 F, mais le ministre le préféra car il n'avait aucun
point d'appui en rivière et présentait l'intérêt d'innover réellement. L'arche
a en effet une portée de 80 m. Elle est composée de douze arcs en fer
ayant 1,33 m de hauteur aux naissances et 0,38 m à la clef. C'est le
premier pont en fer, et non plus en fonte, qui affecte la forme d'un arc. En
1854, on remplaça
cette passerelle par un pont en fonte de fer à une seule arche de 80 mètres
d'ouverture. Il a d'autre part longtemps servi, d'asile de nuit aux miséreux
qui avaient installé des abris dans les charpentes, sur les deux côtés. Exécuté
sous la direction d'Oudry, le pont d'Arcole, commencé en 1854,
fut terminé en 1856.
Quant à l'origine du nom, il semble bien y avoir un certain désaccord entre
les historiens qui se sont penchés sur la question, l'opinion la plus couramment
admise étant la célébration de la victoire d'Arcole remportée par Bonaparte
sur les Autrichiens en 1796. Signalons
que lors de la libération de Paris, en août 1944,
les premiers éléments de la 2ème DB arrivèrent sur la place de l'Hôtel de Ville
par le pont d'Arcole.
Une
vue générale du pont avec sa structure
De
biais, ce pont disparaît complètement par rapport aux quais et
au bâti.
Les
treillis métalliques sont parfaitement visible depuis cette vue cadrée
Une
vue du pont d'Arcole la nuit
Le
pont d'Arcole un jour de brume
Une
vue de la structure même du pont
Une
vieille carte postale datant de 1904
M5
Yves marie Bohec
Une
seule arche de 80 m pour une largeur de 20
m
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2-Aspects
Techniques
Les caractéristiques techniques de cet ouvrage sont sans équivalent et surtout
sans précédent pour l'époque : L'arche se compose en effet de douze arcs
en fer d'une extrême finesse. Le tablier, également en fer, est porté par
des tympans métalliques reposant sur les arcs.
Les garde-corps sont en fonte moulée et la largeur du pont est de 20 mètres.
L'arche de 80m de portée est quand à elle composée de 14 arcs métalliques
à inertie variable. Le tablier en béton armé est connecté aux semelles supérieures
des arcs.. Les arcs en fer de 80m d'ouverture sont à inertie variable de la
clé aux naissances. En 1889,
une addition d'arcs intermédiaires sous chacun des trottoirs et une suppression
des ancrages des longerons dans les culées sont installés. Ces ancrages ont
toutefois donné lieu a des désordres. La décoration reste relativement
sobre avec principalement quatre clés angulaires aux extrémités du pont
Le choix fixé sur la proposition d'Oudry qui consiste en un ouvrage métallique
à une seule arche très surbaissée, de 80m de portée oblige les ingénieurs
à se pencher sur des systèmes techniques et constructifs
très audacieux
qui se révélèrent qu'en partie au point. L'innovation de la compagnie des ponts
CADIAT n'est cependant pas sans risque: l'épaisseur des arcs à leur clef est
si faible que le 16 février 1888
le pont s'affaisse brusquement de 20cm. L'ouvrage doit alors être renforcé par
l'ajout de deux fermes supplémentaires, la suppression des ancrages des
longerons dans les culées et un allègement du tablier.
La dernière modification notable a lieu lors de la construction de la voie Georges
Pompidou, la culée rive droite est évidée pour permettre le passage de cette
voie. Entre 1994 et 1995,
la Ville de Paris a procédé à la réfection complète du tablier. A cette
occasion, l'étanchéité est refaite, les pièces métalliques usées ou corrodées
sont remplacées et l'ouvrage est entièrement repeint.
3-Commentaires
Un pont qui ne m'a pas particulièrement marqué bien que techniquement
très audacieux. En effet, ces contraintes constructives n'apparaissent
pas instantanément au premier regard. D'autre part, avec le recul de plus
d'un siècle, la portée de 80 m est rentrée
dans les possibilités techniques relatives à la construction d'un ouvrage
d'art et il devient difficile pour nos regards contemporains d'apprécier à
sa juste valeur la mise en place d'un système pourtant audacieux.
Un
système constructif qui ne tiendra que
30
ans