La
décoration en bronze est du fameux sculpteur Injalbert
Pont
Mirabeau 1893-1895.
jean
Résal
Lieu
:entre quai André Citroën et Avenue
de New York- Paris,entre
XV ème et XVI ème
arr, Métro
Javel
Date de livraison : 1895.
Maître d'ouvrage : Mairie de Paris.
Architecte et ingénieur: Jean Résal
Assistants: Alby
et Rabel. Entrepreneur:
Daydé
et Pillé. Date de construction: 1893-1895. Dimensions principales
: Largeur : 20m Longueur : 158m. Trois arches métalliques de 32, 93 et
32m, sept fermes en acier, en cantilever. Coût : NC
1-Programme et Parti architectural
Dès 1877 la population des quartiers
de Javel et d'Auteuil dépose une pétition auprès de la population parisienne
pour qu'une communication au-dessus de la Seine, dans le prolongement
du boulevard de Grenelle, s'intercale entre les ponts de Grenelle et d'Iéna,
distants de 1,5 km. La fermeture du pont
d'Iéna pendant l'Exposition universelle de
1878 leur apporte un argument supplémentaire. Sans disconvenir
du mérite de cette idée, le préfet juge l'entreprise trop coûteuse pour le peu
de service qu'elle rendrait, étant donné que le pont viendrait aboutir au pied
du coteau de Passy dans la partie où les pentes ne permettent pas de percer
de rues accessibles aux voitures . A ses yeux, une passerelle piétonnière
serait amplement suffisante. Le chantier est toutefois décidé et il complète
une vaste opération de voirie menée par la Ville depuis une douzaine d'années,
visant à établir un couloir de circulation du pont
de Tolbiac jusqu'au quai de Javel. Le pont Mirabeau est, comme le
pont Alexandre III, un chef d'œuvre technique et un exemple d'élégance
architecturale. Il fut conçu par l'ingénieur Résal et réalisé avec le
concours des ingénieurs Alby et Rabel. Large de 20
mètres, cet ouvrage repose sur des piles dont les fondations descendent
à 16 mètres au-dessous du niveau moyen du
fleuve. Les piles sont revêtues de granit de Cherbourg et de pierre calcaire.
L'arche centrale accolée aux deux arches latérales donnent une impression
d'équilibre et de massivité de l'ensemble. Les corniches et garde-corps sont
en fonte moulée, de même que les montants verticaux des arcs de
rive. Les écussons placés au centre du pont sont en bronze et les avant-becs
semi circulaires sont ornés de quatre sculptures en bronze de Antoine Injalbert.
Il s'agit d'allégories représentant des divinités marines. L'ouvrage fut inauguré
en 1898. Enfin, on peut ajouter
que grâce à l'acier, matériau principalement utilisé, l'ouverture centrale a
pu atteindre près de 100 m, ce que l'emploi
de la pierre n'aurait pas permis. Sa fine rambarde lui donne un charme désuet
et quatre généreuses statues de bronze, enfourchent les proues de barques
qui forment les avant-becs des piles. L'une d'elles met à sa bouche la trompette
de la Renommée, et semble clamer on ne sait quel message. Ce sont quatre divinités
marines de A. Injalbert.
Références
:
L'architecture
du fer en France au XIXème siècle, Bertrand LEMOINE Ed Vallon, Collection
milieux 1996
Ponts
de Paris , Jocelyne VAN DEPUTTE Ed Sauret, Paris Musées 1994
Guide
des Ponts et Quais de Paris, Marc GAILLARD Ed Mantelle 1996
Sites
officiels:
www.patrimoine-xx.culture.gouv.fr
www.pariswater.fr
Photographies
Yves marie Bohec
Deux
vues particulières de ce pont à l'harmonie parfaite entre Hauteur
et longueur qui montre une fois de plus les exploits de Résal et Alby
Une
des sculptures d'Injalbert
La
sculpture du dessus vue par l'arrière depuis le quai
Toujours
des scultures d'Injalbert en bronze moulé.
M5
Yves marie Bohec
Le
premier pont de Paris à passer les 100 m de longeur
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2-Aspects
Techniques
Les ingénieurs ont joué la carte de l'innovation en choisissant une triple
articulation d'arc principal très surbaissé qui affiche une portée de
99,34 m d'axe en axe, accoté de deux ouvertures de 37,05
m. Certes, les contraintes de la navigation les y obligent puisqu'à
Paris car le trafic fluvial s'effectue essentiellement par les passes centrales,
celles de rives étant alors généralement occupées par des bateaux-lavoirs ou
des embarcations commerciales amarrées. Résal imagina de plus un type,
dit " en arcs a culasses compensatrices ancrées dans les culées ". C'est
en effet un pont console, mais au lieu que les volées s'équilibrent de part
et d'autre de la pile, la volée de 50 m
vers le milieu du fleuve est équilibrée par une culasse de 37
m, tenue dans la culée sur la rive. Chaque arche comporte sept
fermes en acier laminé reposant sur des piles par des rotules. Les
deux demi-fermes centrales sont réunies à la clé par une articulation. Au cours
de l'année 1893, les fondations
sont poussées à plus de 20 m de profondeur
au moyen d'un caisson en fer à air comprimé aux dimensions des futures piles
muni d'un habitacle haut de 1,976 m dans
lequel pénètrent les ouvriers. Son plafond est percé de quatre cheminées
: deux servent aux transferts du personnel, deux autres sont utilisées pour
l'extraction des déblais. Le travail s'effectua de la manière suivante , Le
caisson étant immergé de façon à ce qu'il repose sur le fond, on refoulait
au moyen de l'air comprimé l'eau qui remplit la partie inférieure du caisson,
et on la transforma en une chambre de travail d'où l'on extrait chaque
jour un cube de déblai égal au cube de maçonnerie qu'on construisit dans la
partie supérieure et dont le poids détermina la descente du caisson. Après la
réalisation des maçonneries, on procéda au montage de la structure métallique.
Sept fermes longitudinales en acier laminé s'inscrivèrent dans la largeur du
pont dont les parapets sont distants de 20 m.
Après la mise en place des arcs, on les remplit de voûtes en brique pour les
travées latérales, et en béton appliqué sur des tôles pour l'arche principale.
Le pont est à la disposition des piétons dès le
5 décembre 1895. Cependant la dernière épreuve des charges roulantes
n'intervient que le 19 avril 1896
et le passage définitif est permis dès le lendemain. Depuis l'ouvrage n'a subi
que quelques travaux en 1957 et en 1990.
3-Commentaires
Une plaque, posée en 1986 à l'occasion
du classement à l'Inventaire des Monuments Historiques, rappelle que le pont
Mirabeau inspira à Guillaume Apollinaire (1880-1918) un poème devenu
fort célèbre. Ce dernier, à l'époque où il écrivit le " pont Mirabeau ", habitait
Auteuil. Infatigable marcheur, il empruntait souvent le pont pour rentrer
chez lui, fasciné par la Seine et par
ce magnifique ouvrage d'art.