...aucun élément n'a été dissimulé ou exhibé...


l'
architecture Métallique à Paris et sa RégioN

Stade Charléty.
1989 - 1994

Henri et Bruno Gaudin.

Lieu : 99 rue Kellermann - Paris, XIIIéme arr., Métro Cité Universitaire. Date de livraison : 1994. Maître d'ouvrage : Ville de Paris. Architecte : Henri et Bruno Gaudin. Entreprises: Baudin-chateauneuf et Viry S.A. (C.M.), Bouygues (G.O.), SMAC Acieroïd et Sitraba (couverture) B.E.T. Structure : OTH Bâtiments. Programme : Complexe sportif dont un stade d'athlétisme. Superficie : 8 ha. Coût : 491 MF HT (ou 75 M€).
1-Programme et Parti architectural

Aménagé dans la ceinture verte, qui rassemble les grands équipements sportifs de Paris, le stade Charléty a remplacé le vieux stade existant. Démoli en 1989, le stade a été totalement reconstruit de 1991 à 1994 et inauguré en septembre de cette même année. Plus grand (20 000 places), le nouveau stade est implanté différemment.
Dans le stade, la puissance des piliers de béton s'oppose à la finesse des câbles métalliques auxquels est suspendu le toit. "Le béton dégage ainsi une impression d'extrême tension, un effet de suspension".
Dans un lieu voué au sport spectacle, la volonté des architectes était "de résoudre le problème d'échelle en ne traitant pas le bâtiment comme un objet monumental, mais en s'en servant pour recréer un lien entre quartier et ville". Pour cela, ils enterrent une partie du stade en jouant sur les 10 m de dénivelées du terrain et concentrent les bâtiments au lieu de les éparpiller, tissant entre les volumes « un réseau d'escaliers et de passages qui recrée le sentiment d'une cité et permet au passant d'apercevoir les jeux du stade».
Les architectes Henri et Bruno Gaudin ont voulu imbriquer le nouveau quartier dans le reste de la ville : partout le regard et la lumière traversent les structures du stade : tout un travail sur les transparences. Les 10 m de dénivelé du terrain permettent de relier encore plus les différents éléments par transparence : de la ville, de la rue, on voit l'intérieur du stade et inversement. C'est un dialogue plus qu'une dualité qu'ont imaginé les architectes : on constate une intégration du projet dans un site, un contexte plutôt difficile si proche du périphérique.

Références :

Le stade Charléty par Jean-Christophe Bailly, Collection Un lieu par un architecte aux éditions du Demi-Cercle, Nantes, aout 1994
L acier pour construire, OTUA. n°52, novembre 1994, p.8-15
Merits of steel construction, ECCS-CECM-EKS. N°99-F année 1998, p.13
http://www.parisbalades.com
http://www.france5.fr/galilee
http://www.France.diplomatie.fr./ culture/france

Photographies : www.chez.com/fransforarchitecture/photoscharlety.htm
Arthur Chevignard, Manuel Sequeira

M5 Arthur Chevignard
Manuel Sequeira
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Les escaliers monumentaux d'accès au niveau intermédiaire.


Structure Acier / Béton



Vue du stade, depuis la cité universitaire.

la puissance des piliers de béton s'oppose à la finesse des câbles métalliques

...architecture en suspension...

La volonté des architectes était «de résoudre le problème d'échelle en ne traitant pas le bâtiment comme un objet monumental, mais en s'en servant pour recréer un lien entre quartier et ville»

Photo ci-contre:

Supports de gradins

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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3-Commentaires

Père et fils architectes ont réussi à concilier les contraires : le volume monumental du stade à demi enfoncé dans le sol avec la dimension du quartier, le paysage urbain avec la ceinture verte, la vie d'une cité sportive avec celle des bureaux. A l'opposé du stade-bunker, un pari contemporain de stade paysager ouvert sur la ville qui renoue avec l'arène antique.
"La longue courbe fermée des auvents, légèrement modulée et non pas horizontale, la ligne d'air fendant le volume de la coquille sur toute sa longueur, les volées de gradins (…), le travail sensible des portiques, la quadruple ponctuation oblique des grands mâts" confèrent au tout l'idée de fluidité et de légèreté.
Les "mâts" qui assurent l'éclairage, en acier peint en blanc, avec leur jupe tendue, sont devenus les symboles du stade.
Acier, verre, béton et toile associés avec brio et utilisés pour ce qu'ils sont, en tenant compte de leurs caractéristiques, confèrent au stade Charléty des qualités spatiales et émotionnelles inattendues.

 

 

 

 

2-Aspects Techniques

Le stade Charléty, de forme ovoïde, offre une structure parfaitement lisible où aucun élément n'a été dissimulé ou exhibé. La vérité constructive a été mise en avant sans complexe. Forme et fonction évoluent ensemble et permettent de supprimer le superflus : rationalisme. Le stade est composé de deux systèmes de tribunes : au nord, à l'est et au sud, une ligne continue de petits portiques. A l'ouest on trouve la grande tribune avec une volée de gradins supplémentaire soutenue par les grands portiques. Des deux cotés de cette grande tribune, les mâts d'éclairage, fortement inclinés, ont une voilure permettant l'articulation entre les deux systèmes.
La structure mixte acier/béton étant d'une grande complexité, les ingénieurs et les charpentiers ont du travailler de concert. Pour la partie béton, des petits poteaux inclinés supportent la partie basse des tribunes. Leurs pieds étant de hauteurs différentes, ils impriment un mouvement ondulatoire à la couverture. Tous sont reliés par une poutre qui ceinture l'anneau. Les gradins supérieurs reposent sur des poutres métalliques reconstituées soudées. Disposées en V par rapport aux portiques, elles sont reliées en partie haute par un axe métallique de diamètre 200 mm. En partie médiane, ces poutres sont reprises par des butons en tubes d'acier qui ramènent les efforts vers les portiques. L'ensemble de l'ellipse se compose de 16 blocs autonomes qui génèrent 72 travées espacées de 8 m.
Les portiques supportent le toit de la grande tribune, dont le porte-à-faux est de 25 mètres, en plus des différentes volées de gradins.
Fixées en tête des portiques, des poutres PRS soutiennent la toiture de 8,15 m de largeur sur les tribunes basses et de 35.6 m au dessus de la tribune d'honneur. Des pannes disposées tous les 4 m reçoivent des bacs d'aluminium remplacés par une verrière continue à l'arrière de la tribune. Pour éviter les percements, la liaison entre ces pannes d'aluminium et les PRS s'effectue au moyen de pièces standardisées autorisant un réglage individualisé dans les trois dimensions. Les sous faces de cet auvent sont partiellement capotés de plaques d'aluminium qui laissent apparaître par endroit les nervures et les poutrelles de répartition. Fixé en partie arrière de la poutre, un système de double butons en tubes d'acier dessinant un V reprend le porte-à-faux. Egalement en porte-à-faux, l'auvent de la tribune d'honneur est haubanné par des tirants qui reportent les efforts en pied de portique. En sous face, d'autres tirants en aciers spéciaux pré-contraints reprennent les efforts de soulèvement à la toiture.
La jonction de la couverture des tribunes est assurée par une structure métallo-tissées en raison de la complexité géométrique et de la présence des mâts d'éclairages. La toile est suspendue à ces mâts et maintenue par quatre buttons en tubes d'acier, attachés au fût. Un ensemble de câbles pré-contraints permet d'obtenir la courbure voulue ainsi que la tenue des buttons.
Cette solution technique offre comme avantage celui d'une sensation incroyable de légèreté. L'impression de lévitation est omniprésente. La structure et la transparence nous offrent une architecture en suspension où les toiles de polyester et les câbles d'acier jouent un rôle essentiel.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 






 


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