Grande Halle de La Villette 1863-1867. Réhabilitée en 1984.
Jules de Mérindol
Lieu : 211, Av Jean Jaurès, XIXème arr. Paris. Métro : Porte de pantin Date de livraison : 1867. Réhabilitée en 1984. Architecte : Jules de Mérindol . Bureau d'etude, Entreprise : Joly d'Argenteuil .Programme : Marché Couvert . Surface : 20 000 m².
1-Programme et Parti architectural
Au milieu du XIX e siècle, il y avait à Paris sept abattoirs cinq pour les bovins et les ovins, deux pour les porcs - auxquels s'ajoutèrent trois abattoirs dans les communes annexées en 1860.
Leur dispersion à l'intérieur de la ville aggravait les difficultés de circulation, et les odeurs qui s'en dégageaient ne choquaient pas que les narines " écologistes ".
Aussi en 1859, décida-t-on d'implanter les nouveaux abattoirs à la limite extérieure de la ville et de les relier par le chemin de fer de ceinture. Le premier réalisé, et le plus important, fut celui de la Villette.
Les travaux commencèrent en septembre 1863 ; trois ans plus tard, le 1er janvier 1867, ils étaient livrés à l'exploitation. Ils couvraient 57 ha de part et d'autre du canal de l'Ourcq, avec, à l'ouest, les abattoirs proprement dits, et, à l'est, le marché aux bestiaux.
Le Gouvernement décida la démolition de cet " hôtel à vaches " en 1979, et la création d'un parc, d'un musée des sciences et techniques et d'un auditorium de musique. Le sort du marché, longtemps incertain, fut précisé. Les deux halles latérales furent démolies, et la halle centrale intégrée dans le projet de parc, sur lequel les architectes furent appelés à concourir en 1982.
Reconvertie en 1983-1984 par les architectes Bernard Reichen et Philippe Robert, la Grande Halle accueille des spectacles ou des expositions. Les deux pavillons en pierre qui la bordent datent de la même époque que la halle. En face de la halle, on distingue la fontaine aux Lions, ancienne fontaine du Château-d'Eau, oeuvre de Pierre-Simon Girard, qui fut remontée en 1867 devant la Grande Halle.
Références
:
La France des halles et marchés de Gilles-Henri Bailly, éd : Privat, Toulouse 1998
Le Fer à Paris de Bernard Marrey aux éditions Picard, 1989
Architectures à Paris : 1848-1914 de Paul Chemetov, Dunod, Paris 1984
Atlas de Paris de D. Chadych et D. Leborgne aux éditions Parigramme, 1989
Le site officiel www.la-villette.com
Photographies Alexis Teissier
Informations Pratiques :
Ouverture :
ouverture en fonction des manifestations,
voir le programme des manifestations sur le site officiel
Pour plus d'informations
consultez le site
officiel
ou téléphonez au : 01 40 03 75 00
3-Commentaires
On retrouve encore dans cet exemple, la grande adaptabilité des construction métalliques.
On ne pouvait imaginer aussi violente transformation que le passage d'une fonction d'abattoir de bovins à un espace culturel reconnu et vivant qu'est la Grande Halle de la Villette aujourd'hui.
La Halle est aujourd'hui un des éléments majeurs du parc de la Villette et ne souffre absolument pas la comparaison avec les bâtiments qui l'accompagnent dans ce parc (cité de la musique, conservatoire, cité des sciences, zénith).
2-Aspects Techniques
Le marché aux bestiaux comprenait trois grandes halles couvrant 27 ha.
C'était la plus vaste construction en fonte et fer de Paris.
La halle centrale qui seule subsiste - mesure 286 m de long, les deux halles latérales mesuraient chacune 188 m, pour 86 m de large: les Champs-Élysées en font 70.
Chaque halle comportait sept nefs éclairées latéralement.
L'ensemble rappelle étonnamment les projets qu'Horeau, et surtout Flachat, avaient proposés une dizaine d'années plus tôt pour les Halles centrales.
Mérindol, architecte des Monuments historiques, proche collaborateur de Viollet-le-Duc, dut avoir quelques difficultés pour imposer ce " chef-d'œuvre ", Haussmann écrit en effet dans ses Mémoires . " Le choix de M. de Mérindol comme Architecte, fut soumis à mon approbation, que je n'avais, on le comprend, aucune raison de refuser. "
La halle a donc été réhabilitée en 1983-1985 par Bernard Reichen et Philippe Robert.
Des façades en verre, montées en retrait pour ménager des galeries couvertes, préservent sa finesse et sa transparence.
Des plateaux et passerelles mobiles permettent de moduler les surfaces d'exposition de la nef, auxquelles s'ajoutent des balcons.
Une paroi rétractable isole à volonté une salle de 4000 m2 du reste de la nef. Les espaces accessibles au public sont regroupés dans la partie centrale.
Le sous-sol abrite les locaux techniques et une salle de 300 places.