Coupe sur le bâtiment.

A droite, l'édifice conservé. A gauche, le nnouveau avec vue sur la cour intérieur et vers le jardin.



l'
architecture Métallique à Paris et sa RégioN

Caserne de pompiers Saint-Fargeau 2000

Vincent Brossy, Yvan Icart

Lieu : 45-47 rue Saint Fargeau- Paris, XXéme arr., Métro Saint-Fargeau . Date de livraison : 2000. Maître d'ouvrage : Préfecture de police de Paris. Architecte : Vincent Brossy, Yvan Icart. Entreprises: SCGPM (G.O.), Julien (C.M.) B.E.T. Structure : YRM. Programme : Caserne et logements. Superficie : 6000m². Coût : 13,11 Millions d'€uros.

1-Programme et Parti architectural

Sujet à une rénovation en deux temps, la caserne vient de s'offrir un nouveau bâtiment de 6000 m2, sur une parcelle de 3000 m2. Au programme il était prévu 45 logements de famille, 30 chambres de casernement, un ensemble administratif et de commandement, un gymnase, des espaces de remises pour les véhicules, une infirmerie ainsi qu'une cour d'exercice et sa tour d'entraînement, et ce dans une logique d'intervention d'urgence. Pour ce tour de force dans cette parcelle étroite, l'architecte utilise un principe spatial qu'il juge fondamental : la suspension. « Structuré en acier et béton, ce procédé constructif permet de dégager le sol d'un maximum de points d'appuis, de générer des vides, d'accorder une légèreté et une porosité inattendues avec la rue et la place Saint-Fargeau ».
Instrument de raccord à l'existant, la structure métallique relie explicitement le nouvel établissement aux terrasses de Paris et à l'ancienne caserne Mortier érigée à la fin du XIXème siècle. Massif et maçonné, l'ancien bâtiment occupe la position d'angle et s'impose par sa proue semi-octogonale alors que les entités programmatiques sont logées indépendamment dans le nouvel édifice qui joue le rôle de pivot. Etiré sur 100 mètres, l'ouvrage pointe son nez à l'emplacement de l'ancien pavillon des officiers et du porche conservé pour mémoire dans le projet. Tout ceci s'articulant en fond sur la tour d'exercice. A l'ouest, le jardin destiné aux logements privatifs profite du dégagement visuel des terrasses de Paris. Au centre, la cour technique de 1000 m2-d'une largeur de rue (10,4 m)-met en tension deux façades lisses; celle de l'édifice existant qui se réfléchit dans l'élévation, et du bâtiment-pont des logements.
Les façades à géométrie variable jouent sur deux registres entre volets bois intérieurs coulissants et caillebotis d'acier déployés dans la profondeur des loggias à l'ouest.

Références :

AMC, une année d'architecture en France, n°112 janvier 2001, p. 146-149
L'acier pour construire n°63, septembre 1999 p. 14-21

Photographies Manuel Sequeira

M5 Manuel Sequeira
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Façade principale, rue Saint-Fargeau.

Vue depuis un balcon vers la rue Saint-Fargeau.

 

Les tirants sont visibles facilement grâce à leur couleur rouge.

Vue d'un balcon en partie haute.

Façade sur la cour d'exercice.

Les matériaux utilisés sont des plus divers: volet en bois, caillebotis d'acier...

Vue sur la cour d'exercice.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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3-Commentaires

Ici, le principe structurel apparent à ossature acier, volontairement présent, ne se justifie pas par un désir de performance ou de démonstration technique, mais sert les multiples cadrages visuels. Les appartements surdimensionnés, pour des logements PLA/PLI, profitent ainsi de vues plongeantes sur les jardins et la cour. De plus, toutes les vues sont accessibles grâce à la création de vides où des filtres tantôt de verre, bois, réglit ou acier laissent passer le regard. Il faut souligner que l'emploi de l'acier pour une caserne est un véritable tour de force quant à l'hostilité des pompiers envers ce matériau. Pour résumer, nous ne pouvons qu'être extrêmement satisfaits de cet ensemble au programme complexe qui néanmoins n'opacifie pas le site et les volumes.

 

 

 

 

2-Aspects Techniques

L'édifice central est suspendu en tête à deux poutres de 2,1 m de hauteur et 85 m de portée, qui se déchargent sur cinq points porteurs : les voiles du gymnase au rez-de-chaussée, ceux des cages d'escalier et les deux « V » métalliques qui jouxtent la salle de sport. Le système constructif, à base de poutres et de tirants apparents, utilise le béton en compression dans les piles et les voiles et l'acier en traction dans les franchissements. Les efforts sont repris par des tirants remarquables par leur couleur rouge. Les cinq étages d'habitation sont suspendus aux deux poutres métalliques du dernier étage qui enserrent les chambres et les terrasses des duplex et reprennent les planchers en porte-à-faux par une série de tirants. Réalisés en cinq travées continues, ces deux PRS assemblés sur place, butonnés entre eux et solidarisés à la dalle béton par 2000 connecteurs composent un système rigide sans joint de dilatation. Cette condition étant requise pour la stabilité.
Les porte-à-faux générés par ce principe suspensif, établissent un rapport ouvert et actif avec l'espace du dessous : une cour centrale de 1000 m2 autour de laquelle s'organisent le gymnase, les remises de véhicules et l'espace de restauration ainsi qu'un jardin intérieur protégé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 






 


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