Coupe sur le bâtiment.
A droite, l'édifice conservé. A gauche, le nnouveau avec vue sur la cour intérieur et vers le jardin.
Caserne de pompiers Saint-Fargeau 2000
1-Programme
et Parti architectural
Sujet à une rénovation en deux temps, la caserne vient de s'offrir
un nouveau bâtiment de 6000 m2, sur une parcelle de 3000 m2. Au programme
il était prévu 45 logements de famille, 30 chambres de casernement,
un ensemble administratif et de commandement, un gymnase, des espaces de remises
pour les véhicules, une infirmerie ainsi qu'une cour d'exercice et
sa tour d'entraînement, et ce dans une logique d'intervention d'urgence.
Pour ce tour de force dans cette parcelle étroite, l'architecte utilise
un principe spatial qu'il juge fondamental : la suspension. « Structuré
en acier et béton, ce procédé constructif permet de dégager
le sol d'un maximum de points d'appuis, de générer des vides,
d'accorder une légèreté et une porosité inattendues
avec la rue et la place Saint-Fargeau ».
Instrument de raccord à l'existant, la structure métallique
relie explicitement le nouvel établissement aux terrasses de Paris
et à l'ancienne caserne Mortier érigée à la fin
du XIXème siècle. Massif et maçonné, l'ancien
bâtiment occupe la position d'angle et s'impose par sa proue semi-octogonale
alors que les entités programmatiques sont logées indépendamment
dans le nouvel édifice qui joue le rôle de pivot. Etiré
sur 100 mètres, l'ouvrage pointe son nez à l'emplacement de
l'ancien pavillon des officiers et du porche conservé pour mémoire
dans le projet. Tout ceci s'articulant en fond sur la tour d'exercice. A l'ouest,
le jardin destiné aux logements privatifs profite du dégagement
visuel des terrasses de Paris. Au centre, la cour technique de 1000 m2-d'une
largeur de rue (10,4 m)-met en tension deux façades lisses; celle de
l'édifice existant qui se réfléchit dans l'élévation,
et du bâtiment-pont des logements.
Les façades à géométrie variable jouent sur deux
registres entre volets bois intérieurs coulissants et caillebotis d'acier
déployés dans la profondeur des loggias à l'ouest.
Références
:
AMC, une
année d'architecture en France, n°112 janvier 2001, p. 146-149
L'acier pour construire n°63, septembre 1999 p. 14-21
Photographies Manuel Sequeira
Vue depuis un balcon vers la rue Saint-Fargeau.
Les tirants sont visibles facilement grâce à leur couleur rouge.
Vue d'un balcon en partie haute.
Façade sur la cour d'exercice.
Les matériaux utilisés sont des plus divers: volet en bois, caillebotis d'acier...
3-Commentaires
Ici, le principe structurel apparent à ossature acier, volontairement
présent, ne se justifie pas par un désir de performance ou de
démonstration technique, mais sert les multiples cadrages visuels.
Les appartements surdimensionnés, pour des logements PLA/PLI, profitent
ainsi de vues plongeantes sur les jardins et la cour. De plus, toutes les
vues sont accessibles grâce à la création de vides où
des filtres tantôt de verre, bois, réglit ou acier laissent passer
le regard. Il faut souligner que l'emploi de l'acier pour une caserne est
un véritable tour de force quant à l'hostilité des pompiers
envers ce matériau. Pour résumer, nous ne pouvons qu'être
extrêmement satisfaits de cet ensemble au programme complexe qui néanmoins
n'opacifie pas le site et les volumes.