Le bâtiment est rétrogradé huit mois après son entrée des monuments historiques par le tribunal administratif!


l'
architecture Métallique à Paris et sa RégioN

immeuble de la CAF 1955-1959

Raymond Lopez

Lieu :18, rue Viala, Paris 15ème, Métro dupleix
Maître d'ouvrage :
Caisse d'allocations familiales de Paris. Maîtres d'œuvre : Raymond Lopez (architecte), Marcel Réby (architecte de la CAF), assistés de Michel Holley (architecte DPLG), Henri Longuepierre architecte DESA) et Simone Pillet-Lopez (choix des couleurs). Entreprises : Schwartz-Hautmont (charpente métallique béton armé, maçonnerie) ; Aluminex(menuiserie aluminium des façades) ; Vitrex (panneaux de remplissage et coupoles en polyester stratifié Héliotrex) ; Ateliers Wagons de Brignoud (cloisons mobiles). Date de conception : 1953. Dates de construction : 1955-1959.Superficie : 25 000 m2. Usage initial : bureaux administratifs et de direction, accueil du public, services techniques, services de restauration, auditorium pour 4 500 agents Coût (valeur 1956-1958) : 1 600 MF. Restauration Maître d'ouvrage : Caisse d'allocations familiales de Paris. Bureau d'études : Reichen et Robert
1-Programme et Parti architectural
La Caisse centrale d'allocations familiales de la région parisienne a été constituée en 1946 par la fusion d'anciennes caisses professionnelles. Ses services étaient en effet disséminés dans une douzaine d'immeubles lorsqu'elle demanda l'étude d'un bâtiment supplémentaire. Le Programme était assez complexe du fait des regroupements et éloignements nécessaires, il fallut donc construire un immeuble de huit étages et de 1.500 m2 regroupant l'ensemble des bureaux et la réception du public ; un immeuble indépendant d'un étage regroupant les services de mécanographie aux conditions climatiques spéciales ; et enfin un autre immeuble d'un étage contenant la médecine du travail et les bureaux de l'Administration, de la Direction et du Conseil d'administration. Promis à la casse après quarante en Pans de bons et loyaux services, l'immeuble de la CAF s'est trouvé au cœur d'un vaste débat sur la notion même de patrimoine moderne. Inscrit à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1998, le bâtiment est rétrogradé huit mois plus tard par le tribunal administratif. Le ministère de la Culture fait alors appel de cette décision et sauve le bâtiment de la ruine. L'ouvrage ne manque en effet pas de panache, avancé en proue sur la rue et dressé sur deux files de poteaux qui trahissent la structure métallique devenue l'objet d'un hommage unanime. À l'usage, l'immeuble de la CAF subit vite le revers des innovations y qui firent sensation. Les façades légères s'avèrent mal isolées et les piliers métalliques incompatibles avec la réglementation sur les immeubles de grande hauteur qui se met en place en 1965. À défaut d'une mise en conformité, des sapeurs-pompiers y sont assignés à demeure. En 1997 une étude préalable de faisabilité de la réutilisation est lancée par appel d'offres par le ministère de la Culture. Dans ce projet de réutilisation, dû à Reichen et Robert, seul le bâtiment donnant sur la rue Saint Charles aurait été démoli, tandis que de nouvelles constructions rues Viala et Saint Charles auraient complété l'ensemble.

Références :

" La Caisse d'allocations familiales de Paris ", in Le Moniteur Architecture AMC, n° 68, février. 1996, p. 108-112.
Dehan Philippe, " Quel avenir pour la CAF ? ", in Le Moniteur Architecture AMC, n° 68, février. 1998, p. 113.
Robichon François, " Siège de la caisse d'allocations familiales de Paris rue Viala, et voilà ", in D'architectures, n° 63, mars 1996, p. 14-16.
" L'immeuble parisien de la CAF en instance de protection ", in Le Moniteur Architecture AMC, n° 92, oct. 1998.
in Faces, nos 46-48, automne-hiver 1998-1999 [dossier et recueil d'articles sur le thème de la transparence].

Sites officiels:

www.patrimoine-xx.culture.gouv.fr

www.structurae.de.fr

Photographies Yves marie Bohec

Les cadres des grilles de façades des murs rideaux, exécutés en éléments tubulaires rectangulaires d'alliage aluminium
Chaque huisserie reçut des panneaux de polyester de type Héliotrex, préparés et mis en œuvre pour la première fois en Europe sur ce bâtiment

En haut, le bâtiment tel qu'il était quelques années après son inauguration.
En bas, le grand hall d'accueil du public avec sa hauteur sous plafond importante.

M5 Yves marie Bohec
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Une utilisation périlleuse de poutres Cantilever sur 8 étages

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2-Aspects Techniques
L'architecte choisit d'utiliser pour cette tour des matériaux "à sec", industrialisés et préfabriqués, assemblés sur le chantier. La structure avec porte-à-faux et l'amenuisement vers l'extérieur de l'ossature répondaient à la conception des façades d'une extrême légèreté et à un aménagement des plafonds favorable à l'éclairage naturel. La performance est à l'époque exceptionnelle: huit niveaux de planchers métalliques et une toiture inversée se découpent en porte à faux sur le ciel, leurs poutres " Cantilever "effilées sont reprises sur un double alignement de poteaux. Ce parti technique quelque peu acrobatique exigeait légèreté et répartition équilibrée des charges, notamment dans les planchers très légers réalisés en tôle nervurée avec isolation intégrée, les plafonds suspendus en tôle perforée, et les cloisons mobiles fixées par vérins au plafond. Le mur-rideau est quant à lui suspendu par des façades est en aluminium, alternant vitrage et parties pleines en polyester. Les cadres des grilles de façades des murs rideaux, exécutés en éléments tubulaires rectangulaires d'alliage aluminium, furent fixés aux extrémités des consoles de chaque plancher. Chaque huisserie reçut des panneaux de polyester de type Héliotrex, préparés et mis en œuvre pour la première fois en Europe sur ce bâtiment. Le polyester rentrait également dans la composition des cloisons mobiles et des coupoles l'éclairage bleutées d'une partie de la couverture. Enfin, il faut noter que la pose de pare-soleil en bardage d'aluminium sur les panneaux de polyester, dès 1960, ne réussit pas à pallier l'absence originelle de climatisation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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3-Commentaires
Il est très clair que ce bâtiment dans son ensemble a mal vieilli, la façade du bâtiment principal, en particulier, a énormément souffert de ses innovations technologiques ces dernières années. Toutefois, on ne peut pas nier une certaine pureté dans ce système général qui par sa capacité technique permettait pour l'époque d'obtenir une élévation très lumineuse.

Des cloisons mobiles fixées par vérins au plafond

Des plafonds suspendus en tôle perforée

des huisseries avec des panneaux de polyester de type Héliotrex,