L'utilisation
de 135 tonnes de fer et d'acier
Notre
dame du travail 1892-1902
Jules Astruc
Lieu
: 59,rue Vercingétorix. 36, Rue Guilleminot, PARIS,
XIV ee Arr Métro
Pernety.
Date de livraison : 1902.
Maître d'ouvrage : Diocèse de Paris
Architectes :Jules
Astruc
Coût:
70000 francs ( 1902).
1-Programme et Parti architectural
Une petite chapelle, dédiée à Notre Dame de l'Assomption, est située rue
Saint Médard (aujourd'hui rue du Texel) et permet de réunir deux cents personnes;
elle est longue de 19 mètres et large de
7 mètres. Le 17
mars 1848, Monseigneur Affre, archevêque de Paris,
érige la nouvelle paroisse Notre dame de l'assomption de Plaisance. Le 1er
janvier 1860, le quartier de Plaisance devient un quartier
de la Ville de Paris. La paroisse change son nom et devient Notre-Dame de Plaisance.
Le 17 juin 1896, l'abbé Soulange
Bodin est nommé curé de Plaisance. On lui suggère alors de dédier son église
à Notre Dame du Travail (dont la statue
existait déjà), en réservant une place à chacune des corporations. Il s'agit
d'honorer la dignité du travailleur. Ce dernier est séduit et lance une souscription
à travers la France. Le quartier autour de l'église Sainte Eugène est
choisi parce que c'est un faubourg composé uniquement de travailleurs, n'ayant
pas d'église pour ses 35000 habitants, mais qui favorable au projet. Influencé
par la Tour Eiffel et les œuvres de Baltard, la construction de l'église est
confiée à l'architecte Jules Astruc. Il adoptera un style
résolument moderne. L'église doit en effet rappeler à l'ouvrier son
usine, son milieu habituel, être composée des matériaux qu'il a coutume
d'utiliser ou même simplement de voir, comme le bois et l'acier. Elle doit être
selon les volontés du prêtre, comme l'usine, un édifice où le travail spirituel
est incessant, où le va-et-vient est continuel. Mais la maison de Dieu, si elle
rappelait l'usine et l'atelier où l'ouvrier peinait tout au long de sa vie,
devait aussi être une fête pour ses yeux et un réconfort. Sous l'impulsion de
son curé, Notre dame du travail deviendra même une école de formation pour les
prêtres des faubourgs et des banlieues. Le premier
presbytère communautaire est créé. Il ne s'agit pas seulement d'une
équipe, mais d'une école de perfectionnement spirituel.
Références
:
Le fer à Paris, Architectures, Bernard MARREY Pavillon de l'arsenal,
Picard Editeur, 1991
Les églises parisiennes, Amédée BOINET Ed du minuit 1962
Eglises parisiennes du XXème siècle, architecture et décor, Simon TEXIER
et Action artistique de la ville de Paris Ed Paris et son patrimoine 1996
Les églises modernes, Evolution des édifices religieux en France depuis
1955, Suzanne ROBIN Ed Hermann Eglises parisiennes du XXème siècle,
Architecture et décor, Simon TEXIER Ed Paris et son patrimoine 1996
L'architecture religieuse contemporaine en France, G. MERCIER Ed MAME
1968
Sites
officiels: www.paroisse.ndtravail.free.fr
www.paris-france.fr
Photographies
Yves marie Bohec
Une
vue générale de l'église en pleine journée.
Une
vue impressionnante de la structure, montrant les arcs en toiture, les pilliers
en fonte, et les croisillons. Le tout dans une ambiance dépouillée.
une
vue de l'intérieur et une vue cadrée sur l'autel
M5
Yves marie Bohec
Une
ornementation opposée à celle de l'église Saint Eugène
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2-Aspects
Techniques
Le caractère franchement " industriel "
de cette église à la structure apparente entièrement en acier laminé,
tient sans doute à la fois aux contraintes économiques
sévères imposées à l'architecte, dont le projet initial était en pierre
et fer, et au contexte urbain du quartier de Plaisance. Cette église se compose
structurellement d'acier laminé mis en place de façon très sobre et oubliant
les fioritures. Les voussures sont dépourvues d'ornementation et tombent
directement sur les poteaux. Si la nef rappelle le style d'une usine par sa
charpente métallique de 135 tonnes de fer et d'acier, le porche et le
chœur invitent au calme et à la prière orientant le promeneur vers l'abside
néo-romane elle aussi en acier. Deux tribunes surplombent
les chapelles latérales et ne sont pas sans nous rappeler les églises du Pays
Basque dont l'abbé Soulange-Bodin est originaire. De l'extérieur, l'église ne
laisse pas soupçonner son architecture. Il faut y pénétrer pour la découvrir
et être séduit.
3-Commentaires
Quoi qu'il en soit, cette église reste par son dépouillement, le témoin
surprenant d'une architecture culturelle
visant à retrouver une certaine rigueur et une sobriété
plus propre à la méditation. Elle semble encore être à l'heure actuelle, l'opposé
de certains édifices de l'époque qui traduisaient par l'utilisation du
métal, une atmosphère de richesse et d'ornementation ostentatoire que
l'on ne retrouve pas dans cette église. Elle a de plus très bien vieilli
dans son ensemble.
une
église sobre aux formes industrielles