Lieu : Quai
Anatole-France, Quai des Tuileries - Paris, VII et VIIIéme arr.,
Métro Rambuteau. Date de livraison : 2000.
Maîtres d'ouvrages : Ministère de l'équipement des
transports et du logement, Ministère de la culture et de la communication
. Architecte : Marc
Mimram. Entreprises: EIFFEL BET Structure
: Marc Mimram Ingénierie S.A.. Programme : Passerelle piétonnière.
Longueur : 140m. Coût : 14,94 Millions d'€uros.
1-Programme
et Parti architectural
Construite sur l'emplacement de l'ancien pont de Solférino édifié
en 1859 qui fut remplacé par une passerelle provisoire en 1961, la
nouvelle passerelle est le projet lauréat d'un concours international.
Un projet qui a d'ailleurs rapporté à son concepteur Marc Mimram
le prix de l'équerre d'argent pour l'année 1999.
Voulu par son architecte comme un élément léger et transparent,
cette enjambée de la Seine devient ainsi le 36ème Pont de Paris.
Selon Marc Mimram, la passerelle piétonne devait : «faciliter
ainsi l'écoulement visuel et hydraulique du fleuve, autoriser la promenade
dans le vide de l'ossature en joignant les quais bas aux quais haut».
Ainsi, le promeneur peut indifféremment emprunter la passerelle soit
par les berges (hautes ou basses) soit par le passage des jardins du Louvre,
et circuler à l'intérieur de « l'épine dorsale
». Cette promenade laisse la jouissance aux usagers d'observer en gros
plan les nombreuses dispositions techniques utilisées.
L'aire de stationnement situé sur le quai rive gauche est localisée
le long de la voie sur berge et préserve la continuité du quai.
Ainsi, les deux sites majestueux que sont le musée du Louvre et le
musée d'Orsay trouvent leur correspondance piétonnière
rapide, qui était assurée jusqu'à présent par
la passerelle des arts.
Références
:
L'acier pour construire, n°65 avril 2000, p. 23-27
AMC- n°93 novembre 1998, p. 14
Techniques et architecture n° 437- avril 1998, p. 88
Archi Crée n°15, 1990
http://www.mimram.com
Photographies
Manuel Sequeira
La
passerelle Solférino est le 36 ème franchissement de la seine.
M5
Manuel Sequeira
.
La
passerelle piétonne devait : «faciliter ainsi l'écoulement
visuel et hydraulique du fleuve, autoriser la promenade dans le vide de l'ossature
en joignant les quais bas aux quais haut».Vue
prise du Quai des Tuileries

Le
promeneur circule à l'intérieur de "l'épine
dorsale" de la passerelle.

Les jambes de force en "V" diminuent en hauteur vers la mi-portée.


Le platelage
est fixé par des cornières, elles mêmes fixées
sur les poutres.

Vue prise vers la rive gauche.
Les
éléments sont en tôle soudée, façonnés
et chanfreinés pour garder l'esprit de l'acier moulé.
Tout est faits pour
que le promeneur puisse voir les détails constructifs de près.
Liaison
poutre avec jambe de force.
3-Commentaires
Cet ouvrage d'art élégant s'intègre bien dans le panorama
de la Seine. « Ce gros insecte mince », comme le nomme son auteur
offre aux Parisiens une douce promenade reliant le jardin des Tuileries au
musée d'Orsay. Pour des problèmes de vibrations horizontales
et de platelage initial jugé trop glissant, la passerelle s'est ouverte
au public avec six mois de retard. Néanmoins c'est pour notre plus
grand plaisir qu'elle remplit parfaitement les attentes d'esthétisme
et de fluidité que nous promettait son architecte.
2-Aspects
Techniques
Le tablier mesure 140 mètres de long, variant de 11 à 15 mètres
de large et est supporté par deux arcs de 106 mètres. La structure
est en acier d'un poids de 900 tonnes. Pour le platelage, 2000 m2 de bois
exotique ont été nécessaires. Elle est constituée
de deux arcs parallèles se dédoublant progressivement vers le
centre. Fabriqués et soudés en usine, les deux arcs ont été
transportés par péniche de Lauterbourg (Bas-Rhin) jusqu'à
Paris et furent montés en deux nuits afin de ne pas perturber la circulation
fluviale.
S'appuyant sur des culées en béton disposées symétriquement
sur les perrés latérales, ils portent le tablier par l'intermédiaire
de doubles jambes de force en formes de « V », avec une hauteur
diminuant vers la mi-portée.
Les profils sont faits de telle façon qu'ils rendent compte de la statique
de cheminement des forces par une décomposition élémentaire
des parties : l'arc, les jambes de force et le tablier.
Les différents éléments sont en tôle soudée,
façonnés et chanfreinés pour garder l'esprit de l'acier
moulé qu'avait prévu l'architecte au départ. L'âme
centrale des caissons est boulonnée aux appuis, et assure l'encastrement.
Ces caissons sont façonnés par oxycoupage de la tôle d'acier,
cintrage à la rouleuse hydraulique et soudure continu. Le platelage
est porté par des diaphragmes automorphiques, ouverts et articulés
en tête, encastrés sur les raidisseurs des arcs. Ces diaphragmes
à inertie variable sont construits selon une technique identique à
celle des caissons. Leur géométrie reprend celle des arcs dans
une projection verticale, et leur inclinaison ainsi que leur disposition régulièrement
croissante en élévation permet d'uniformiser les contraintes
en limitant les charges de flambement dans les membrures.