Une
alternative entre pont de l'Alma et pont d'Iéna
Passerelle
Debilly 1898-1900
RESAL
et ALBY
Lieu
:passerelle destinée à relier au droit de l'avenue
Albert de Mun, le palais des Armées de terre et de mer à la reconstitution
du vieux Paris- Paris,
entre quai Branly et Avenue de New York,entre VII ème et XVIème
arr, Métro
Pont de L'Alma
Date de livraison : 1900.
Maître d'ouvrage : Mairie de Paris.
Architecte: Resal et Alby.
Ingénieur: LION Constructeurs:
DAYDE et PILLE. Date de
construction: 1900. Principales
dimensions:Longueur
totale: 120m Largeur utile: 8m. Passerelle
métallique à trois travées articulées sur piles; travée centrale formée d'un
arc à tablier intermédiaire de 75m de portée. Travées de rive de 22,50m formées
de deux demi-arcs.
Coût : NC
1-Programme et Parti architectural
Afin de permettre la circulation des visiteurs de l'Exposition
de 1900, le commissaire général de celle-ci, Alfred Picard
approuve, le 26 octobre
1898, la réalisation d'une passerelle destinée à relier au
droit de l'avenue Albert de Mun, le palais des Armées
de terre et de mer à la reconstitution du vieux Paris. Cette passerelle
métallique conçue par les ingénieurs RESAL,ALBY et LION, est achevée
le 13 avril 1900.
Elle est alors appelée passerelle de l'Exposition militaire,
de Magdebourg, ou encore de Billy, du nom d'un général de l'Empire,
mort à Iéna en 1806. La ville de
Paris, devenue gestionnaire de l'ouvrage en 1903,
la déplace en 1906,
au droit de la rue de la Manutention après quelques modifications. De statut
provisoire, la passerelle, qui a finalement conservé le
nom de "Debilly", devient alors un ouvrage permanent. Contemporaine
du pont Alexandre III et du viaduc d'Austerlitz. la Ville de Paris, loin
de vouloir la destruction de cet édifice temporaire, en a alors demandé la tutelle
administrative qu'elle obtient officiellement le 16
janvier 1903. Trois ans plus tard, le Conseil municipal propose
de la transférer, après modification au droit de l'avenue Albert de Mun
et de l'avenue de la Bourdonnais. Elle est restée là jusqu'à nos jours, bien
qu'elle faillit être détruite en 1941
lorsque le président de la Société des Architectes demanda la disparition de
cet "accessoire oublié d'une fête passée" au nom de la protection de
l'environnement. La traversée de la Seine présentait un intérêt tout particulier
en raison des nombreux palais qui bordaient ses deux rives depuis le pont
Alexandre III jusqu'au pont d'Iéna. En effet, il était nécessaire, que les
visiteurs puissent facilement passer d'une rive à l'autre sans
sortir de l'Exposition et sans troubler la circulation si intense
des grandes artères qui réunissent la rive gauche à la rive droite. La passerelle
Debilly apporta alors une réponse à ces préoccupations. D'autre part, elle a
été inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1966
et a été repeinte en 1991 et son
platelage refait avec des bois tropicaux, en 1997
Références
:
Les
ponts de Paris, Renée PLOUIN Ed Olivier Perrrin 1967
Ponts
de Paris à travers les siècles, Henry Louis DUBLY Ed Henri Veyrier 1973
Sites
officiels:
www.patrimoine-xx.culture.gouv.fr
www.peniche.com
Photographies
Yves marie Bohec
De
cette vue, on peut voir très nettement la retombée des arcs.
les
75 m de portée apparaissent ici avec toute leur légéreté.
C'est
le début de cette architecture sobre et métallique qui se suffit
à elle même et ne voit plus la conception de l'ouvrage d'art par
l'intermédiaire de pastiches esthétiques.
Aucun
appui intermédiaire central: ce qui permet le passage aisé des
péniches.
Un
ouvrage qui a failli passer près de la destruction
peu avant 1903
Une
photo similaire où l'on voit encore la structure en arcs de la passerelle
Cette
vue montre très clairement les trois travées: deux de 22.50 m
sur les côtés et une centrale de 75 m
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M5
Yves marie Bohec
un
pont avant tout provisoire qui finalement est resté
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2-Aspects
Techniques
La première des deux passerelles, au tablier garni de guirlandes et de fleurs,
reposait sur deux piles. La seconde, longue de 75
m entre les piles et large de 8 m,
aurait dû théoriquement présenter un arc avec une ossature en treillis
et un plancher maintenu par des tiges de suspension. En fait, on lui préféra
une sorte de " pont de bateaux de modèle primitif, disposés en travers
du courant et soutenus dans leur partie centrale par des piliers habillés d'allégories
maritimes".. La passerelle reconstruite
fut disposées sur trois travées articulées sur piles, une travée centrale formée
d'un arc à tablier intermédiaire de 75m
de portée et deux travées de rive de 22,50m
formées de deux demi-arcs. La voie de communication à lancer entre la reconstitution
du vieux Paris et le palais des armées de terre et de mer répondait à une vocation
identique. Les arcs centraux sont entretoisés au dessus du tablier par
dix arcades placées au droit des montants principaux et constituant avec
ceux-ci des portiques ayant pour but d'assurer
leur stabilité. Les travées latérales sont montées grâce à un échafaudage
sans prise sur la Seine, en appui sur le mur
du quai et la pile. La pile centrale, installée en porte-à-faux, utilise
la partie déjà construite du tablier comme plate-forme. Les extrémités
des encorbellements, réunies par des bielles à des massifs de fondation,
préviennent les variations élastiques de l'ouvrage et contrecarrent une instabilité
apparente, que des fondations insuffisantes n'arrangèrent certainement pas.
Toutefois, il faut rappeler que cet ouvrage était avant tout provisoire.
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3-Commentaires
Une passerelle sympathique, aux proportions harmonieuses qui rappelle
à elle seule les prémices de l'architecture métallique
du début du siècle dernier ainsi que l'ébauche de nouvelles
techniques de conception ainsi que leur mise en place.